Safran et TDAH : est-ce efficace ?

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement, c’est-à-dire qu’il affecte le développement du cerveau et du système nerveux. Ce trouble touche entre 4 et 8 % des enfants, et environ 60 % des personnes diagnostiquées continuent d’en présenter des symptômes à l’âge adulte.

Le TDAH se caractérise par des difficultés de concentration et d’inattention, parfois accompagnées d’agitation et d’impulsivité. Ces symptômes peuvent être invalidants au quotidien, en particulier lorsqu’ils sont associés à d’autres troubles comme la dyslexie, l’anxiété ou les troubles oppositionnels.

Bien que les troubles du comportement chez l’enfant soient souvent attribués à l’hyperactivité, tous les enfants agités ou turbulents ne sont pas atteints de TDAH.

D’après les connaissances actuelles, le TDAH résulterait de l’interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux :

• Un « défaut de contrôle moral » (théorie historique dépassée)
• Des lésions cérébrales post-encéphalitiques
• Des facteurs environnementaux comme la malnutrition prénatale et postnatale
• L’exposition à des substances toxiques
• Une prédisposition génétique

Le diagnostic du TDAH doit être posé par un professionnel de santé. Une détection précoce et une prise en charge adaptée peuvent considérablement améliorer la qualité de vie des personnes concernées et de leur entourage. 

Inattention, hyperactivité et d'impulsivité...  Le trio symptomatique du TDAH

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité se manifeste principalement par trois types de symptômes : l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité. Ces manifestations varient en intensité selon l’âge et les individus, influençant la vie quotidienne à l’école, au travail et dans les relations sociales.

L’inattention se traduit par une difficulté à se concentrer sur une tâche ou une activité sur une longue durée. Les personnes concernées oublient fréquemment des détails, perdent des objets et semblent distraites lorsqu’on leur parle. Elles peinent souvent à organiser leurs activités, à respecter des échéances et à gérer leur temps efficacement, ce qui peut affecter leur sommeil et leur bien-être mental.

L’hyperactivité, quant à elle, se manifeste par une agitation permanente, une incapacité à rester assis et une tendance à parler sans interruption. Chez l’adulte, elle peut se manifester par une sensation intérieure d’agitation, un besoin de toujours être occupé ou une difficulté à se détendre.

L’impulsivité entraîne des réactions immédiates et incontrôlées. Cela peut se traduire par des interruptions fréquentes de l'interlocuteur lors d'une conversation, des difficultés à attendre son tour ou encore à des prises de décisions hâtives.

Les traitements médicamenteux stimulants, comme la Ritaline (méthylphénidate), sont souvent prescrits en première intention. Toutefois, de nombreux effets secondaires ont été rapportés, en particulier chez les jeunes enfants : diminution de l'appétit, perte de poids (conduisant potentiellement à un retard de croissance), insomnie, maux d'estomac, maux de tête, tics, anxiété et augmentation de la pression artérielle.

Plusieurs pistes complémentaires peuvent être suivies pour accompagner le TDAH.

Optimiser l’apport en nutriments

Les carences en certains nutriments influencent l’intensité des symptômes du TDAH, notamment en affectant la dopamine. Il est donc essentiel d’assurer un apport optimal en cofacteurs nécessaires à sa synthèse :

Le fer : une carence (avec ou sans anémie) peut altérer la cognition, la mémoire spatiale et l’attention sélective.

La vitamine D joue un rôle clé contre l’inflammation et le stress oxydatif, deux facteurs impactant la dopamine. Associée au magnésium, elle améliorerait le comportement et l’anxiété.

Le zinc : essentiel au transport de la dopamine, au bon fonctionnement du cerveau et à la régulation de la mélatonine. Sa carence est liée à l’agitation et aux troubles de l’attention.

Le magnésium : nécessaire à la régulation du système nerveux et à la fabrication de neurotransmetteurs, sa carence est plus fréquente chez les enfants atteints de TDAH.

Les oméga-3 (EPA et DHA) : favorisent la communication entre les neurones et sont impliqués dans la mémoire et la concentration, tout en ayant des effets anti-inflammatoires.

En complément, des pratiques comme le yoga ou une thérapie comportementale ou encore la phytothérapie et les fleurs de Bach peuvent favoriser l’équilibre émotionnel et l’apaisement physique. Cependant, de plus en plus d’études ainsi que les retours d’expérience montrent que le safran pourrait apporter de nombreux bénéfices.

Dans le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), une altération des neurotransmetteurs, notamment la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline, a été mise en évidence. Ces substances chimiques assurent la communication entre les neurones et influencent des fonctions essentielles telles que l’attention, la motivation, la régulation émotionnelle et le comportement.

Plusieurs études suggèrent que les composés bioactifs du safran, notamment la crocine et le safranal, pourraient moduler l’activité cérébrale en influençant les niveaux de dopamine, noradrénaline et sérotonine.

Dopamine et TDAH

La dopamine est un neurotransmetteur essentiel dans le circuit de la récompense, de la motivation et de la régulation de l’attention. Chez les personnes atteintes de TDAH, on observe souvent une diminution de la disponibilité et de l’efficacité de la dopamine dans certaines régions du cerveau, notamment le cortex préfrontal. Ce déficit entraîne une difficulté à maintenir l’attention, une moindre capacité à ressentir la satisfaction après un effort et une tendance à rechercher des stimulations extérieures pour compenser ce manque de dopamine (par exemple, bouger constamment, s’intéresser à des activités très stimulantes ou procrastiner).

Le safran contient des composés bioactifs qui ont démontré leur capacité à inhiber la dégradation de la dopamine. En ralentissant ce processus, le safran permettrait une meilleure disponibilité de la dopamine dans le cerveau, favorisant ainsi une amélioration des fonctions cognitives et comportementales. 

Noradrénaline et TDAH

La noradrénaline est un neurotransmetteur impliqué dans la vigilance, la réponse au stress et la régulation de l’attention. Elle agit en modulant l’activité du cortex préfrontal, une région clé dans la gestion des fonctions exécutives (planification, prise de décision, organisation). Chez les personnes atteintes de TDAH, un dysfonctionnement de la noradrénaline peut entraîner une diminution de la capacité à filtrer les informations pertinentes et une difficulté à maintenir leur niveau de concentration. Cela explique pourquoi certaines personnes atteintes de TDAH sont facilement distraites et ont du mal à gérer les tâches sur une longue durée.

La supplémentation en safran aiderait à réguler les niveaux de noradrénaline, d’une manière similaire aux médicaments utilisés pour le TDAH. En stabilisant ce neurotransmetteur, il pourrait améliorer la concentration et la réactivité des personnes atteintes de ce trouble.

Sérotonine et TDAH

Bien que moins étudiée dans le TDAH, la sérotonine joue un rôle dans la régulation de l’humeur, des émotions et du contrôle des impulsions. Un déficit en sérotonine peut être lié à une hyperactivité émotionnelle, une plus grande irritabilité et des troubles du sommeil, fréquemment observés chez les personnes atteintes de TDAH. Certaines recherches suggèrent qu’un dysfonctionnement de la sérotonine pourrait expliquer les comportements impulsifs et les difficultés à gérer la frustration.

Les composés bioactifs présents dans le safran joueraient un rôle dans la modulation de la sérotonine. Des études ont montré qu’ils pourraient augmenter les niveaux de sérotonine en inhibant sa recapture. En empêchant la sérotonine d’être réabsorbée trop rapidement, ils prolongeraient son effet bénéfique sur l’humeur, la réduction de l'anxiété et la régulation des émotions. 

Une étude iranienne publiée en 2019, par exemple, a évalué l'impact du safran sur une cinquantaine d’enfants âgés de 6 à 17 ans, diagnostiqués avec le TDAH. L’objectif était de comparer les effets du safran à ceux de la Ritaline, traitement de référence, afin de déterminer si le safran pouvait offrir une solution naturelle et efficace.

Le safran est-il bon pour le TDAH ?

Le safran (Crocus sativus) est une épice précieuse aux nombreuses vertus médicinales. Utilisé depuis des siècles en médecine traditionnelle, il est reconnu pour ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et neuroprotectrices. Son potentiel bénéfique dans le TDAH suscite de plus en plus d’intérêt en raison de son action sur les neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l’attention, de l’humeur et des émotions.

Les vertus du safran sur le TDAH

Les bienfaits du safran sur la santé mentale et le bien-être, notamment dans le cadre des troubles liés au TDAH, sont bien étudiés.

Amélioration de l’humeur et la santé mentale
Le safran est connu pour ses effets apaisants et anti-stress et il serait bénéfique sur les troubles émotionnels liés au TDAH.

Renforcement de la mémoire et de la concentration
Des études, comme celle publiée dans le Journal of Child and Adolescent Psychopharmacology, ont révélé que le safran pourrait être aussi efficace que le Ritaline (méthylphénidate) pour réduire l'hyperactivité et améliorer la concentration. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour confirmer ces résultats et comprendre les mécanismes d'action précis, cela suggère une approche potentiellement plus douce pour la gestion du TDAH.

Diminution de l'anxiété
Le safran a fait l'objet de recherches pour ses effets apaisants et anti-stress. Un essai clinique a montré qu'il pouvait aider à améliorer l’humeur et réduire l’anxiété chez les enfants. Les résultats ont révélé une amélioration significative de leur état émotionnel, favorisant ainsi une meilleure gestion de l'hyperactivité et des troubles de la concentration.

Régulation du sommeil
Les troubles du sommeil sont courants chez les enfants souffrant de troubles du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
En agissant sur la sérotonine, le safran aiderait à réguler le cycle du sommeil, un facteur essentiel pour la gestion du TDAH. Cela contribuerait à améliorer la concentration tout en réduisant l'irritabilité et l'hyperactivité pendant la journée.

Poudre, gélules, gummies... il existe plusieurs formes de compléments alimentaires de safran. La complémentation en safran varie selon l'âge, le poids et la forme choisie pour l'enfant et l'adulte.

Quelle posologie pour vos enfants ?

Chez les enfants, une consommation de safran variant entre 20 mg et 30 mg par jour, sous forme d'extrait standardisé, est généralement recommandée.

Une étude a comparé l'efficacité du méthylphénidate seul à une combinaison de méthylphénidate et de safran chez des enfants souffrant de TDAH.

Conditions à privilégier pour maximiser l'efficacité :

• Associer le safran à une alimentation équilibrée, en limitant la consommation de sucre, d'édulcorants et en éliminant les colorants et les conservateurs.
• Veiller à avoir un sommeil régulier et à une activité physique quotidienne.
• Associer le safran à la vitamine B6 : cela favorise l'équilibre émotionnel, améliore l'attention et soutient un état de calme durable.

Précautions :

Il est essentiel de toujours consulter un professionnel de santé avant de commencer une complémentation chez l'enfant. Bien qu'aucune contre-indication n'ait été identifiée avec des traitements médicaux comme la Ritaline, nous recommandons de demander l'avis médical du médecin par précaution.

Complément alimentaire en gélules : quel dosage chez l'adulte ?

Chez l’adulte, les doses recommandées sont généralement plus élevées, allant de 30 mg à 50 mg par jour (la posologie maximale recommandée étant de 1,5 g par jour). Dans certaines études, le safran en complément alimentaire a montré des effets positifs sur la concentration et l’anxiété à cette posologie. Voici quelques conseils à suivre pour optimiser l'efficacité d'une supplémentation en safran chez l'adulte ayant un TDAH :

• Opter pour des compléments alimentaires sous forme d'extraits standardisés, garantissant un apport optimal en crocine et safranal.
• Choisir une formulation enrichie en vitamines B6 associée au safran, pour mieux gérer le stress quotidien et diminuer les comportements impulsifs et hyperactifs.
• Une cure de 6 à 8 semaines est généralement conseillée pour obtenir des résultats notables.

Les gummies de safran chez l'enfant

De nombreux parents recherchent une approche naturelle pour soutenir leurs enfants atteints de TDAH. Les gummies au safran représentent une alternative ludique et agréable, particulièrement adaptées aux enfants. Enrichis en oméga-3, magnésium et vitamine B6, ces compléments alimentaires soutiennent efficacement les enfants atteints de TDAH. Les gummies offrent un soutien global en améliorant la concentration, réduisant l'impulsivité et l'hyperactivité, tout en favorisant un meilleur sommeil et un bien-être émotionnel général.

Sources :

Journal of Child and Adolescent PsychopharmacologyVol. 29, No. 3

Iranian Journal of Psychiatry and Behavioral Sciences

Crocus sativus L. Versus Methylphenidate in Treatment of Children with Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder: A Randomized, Double-Blind Pilot Study. Journal of child and adolescent psychopharmacology.

Ross SM. Saffron (Crocus sativus L.): A Phytomedicine as Effective as Methylphenidate in Treating ADHD in Children. Holist Nurs Pract. 2020.

(Khaksarian et al., 2021).

Voir aussi l'intérêt d'associer rhodiole et safran ici.