On le sait, la qualité et la durée du sommeil influent considérablement sur notre état de santé et notre bien-être au quotidien. On ne compte plus les études scientifiques internationales qui évoluent sur le sujet et soulignent l’importance du sommeil. On sait moins qu’il serait déterminant pour notre espérance de vie.
En France, les nuits n'en finissent pas de raccourcir, selon une étude menée en 2019 par Santé publique France.
Les Français dorment désormais moins de sept heures par nuit – 06h42 exactement –, soit la durée minimale recommandée par les professionnels de la santé pour permettre au corps une bonne récupération physique et mentale.
En cause ? L'usage intensif des écrans, les bruits alentours, le temps de travail et les trajets à rallonge.
Plus d'un quart des sondés indique toutefois compenser cette dette de sommeil avec la sieste. Cette diminution du temps de sommeil est constatée dans l'ensemble des pays dans le monde.
Si l'essentiel consiste à trouver son rythme spécifique (celui qui nous permet de ne pas nous sentir fatigués au réveil ni somnolents pendant la journée) dormir trop ou pas assez impacte la durée de vie.
5 à 10% de la population en moyenne sont constitués de personnes dont les nuits se réduisent à quatre heures et demie de sommeil. Si passer une nuit trop courte de temps à autre est sans conséquence, l'accumulation du manque de sommeil, elle, est à l'origine de bien des maux : énergie en berne, surpoids, diminution du système immunitaire, fonctions cognitives diminuées, contrôle réduit des émotions, troubles cardiovasculaires, vieillissement prématuré, etc. Ces différents facteurs réduisent naturellement l'espérance de vie.
Une étude britannique de cohorte, UK Biobank, révèle que les noctambules, hommes ou femmes confondus, ont un risque de décès prématuré de 10% supérieur par rapport aux personnes matinales. Ils présentent un risque plus élevé de mortalité, tous risques confondus, et celui de déclencher certaines conditions, notamment :
Les personnes adultes habituées à dormir plus de 8 heures par nuit présentent des risques cardiovasculaires plus élevés, notamment liés à un développement de l'obésité.
Selon des chercheurs japonais sur une étude menée durant dix ans auprès de 100 000 personnes, les adultes dormant sept heures par nuit seraient les mieux lotis et vivraient plus longtemps.
La National Sleep Foundation a, pour sa part, estimé le volume horaire de sommeil idéal et approprié à chaque étape de la vie :
Une équipe californienne a décelé chez les petits dormeurs la présence d'une mutation dans un gène nommé BHLE41. Cette mutation agit sur les protéines qui activent deux des principaux gènes de l'horloge interne de l'organisme. Elle permettrait de se contenter de cinq heures de sommeil tout en récupérant plus facilement.
Quid de l'impact du sommeil sur la longévité à ce stade ? Il reste encore à ce jour beaucoup à explorer sur l'effet déterminé par les gènes sur la durée de sommeil.
Si vous rencontrez des troubles du sommeil comme 12% de la population française, chouchoutez vos nuits avec les plantes comme la valériane ou la passiflore, l'hormone mélatonine et veillez à dormir dans une chambre rangée, aérée et à l'abri des nuisances sonores.
Dormir peu n'est pas sans risque sur la santé, mais trop dormir non plus ! Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil. Chaque cas étant particulier, il est important de faire attention à ses besoins. Si vous dormez suffisamment et vous sentez bien, continuez à ce rythme. Sinon, observez des nuits de sept à huit heures, le tout bien sûr accompagné d'une hygiène de vie équilibrée.
Le temps de sommeil, du temps perdu ?
Bien que la durée idéale d'une nuit diffère selon les personnes, l'être humain passe en moyenne un tiers de sa vie à dormir. Ce temps dédié est un temps vital qui permet à l'organisme de se reposer, se réparer et se régénérer.
Rattraper ses nuits le week-end n'impacterait pas la santé
Dormir plus longtemps le week-end compenserait désormais le retard de sommeil et les nuits courtes de la semaine des petits dormeurs sans risque de mortalité, selon une étude suédoise du Karolina Institute, à Stockholm. La tendance s'inverse : une bonne nouvelle pour les étudiants et les jeunes parents !
Sources
https://www.cenas.ch/wp-content/uploads/mortality-associated-sleep-duration-insomnia-ARCH-GEN-PSYCHIATRY.pdf
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29895581/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32938639/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4067693/
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