Le déficit en fer s’identifie à une baisse du taux d’hémoglobine, qui correspond au transport de l’oxygène dans le sang. Manquer de fer, c’est tout simplement manquer d’oxygène ! Cette anémie est la plus répandue dans le monde. Si le réflexe premier consiste à rééquilibrer l’alimentation, est-il nécessaire d’avoir recours à la supplémentation ? Explications.
Le fer est présent à l'état de traces dans l'organisme et existe sous deux formes. On distingue :
Cet oligo-élément joue un rôle crucial et vital dans le corps. Les bienfaits du fer sont multiples, il est indispensable au bon fonctionnement de plusieurs protéines, dont il est le cofacteur :
Le fer joue un rôle important dans plusieurs autres fonctions dont la cognition, la réponse immunitaire, la régulation de la température interne et la capacité de l'organisme à l'effort.
L'alimentation apporte en moyenne entre 10 et 15 mg de fer par jour, dont 1 à 2 mg seulement sont absorbés dans l'intestin grêle.
Son absorption dépend de différents facteurs :
Chez les femmes, les apports recommandés s'élèvent entre 8 et 24 mg par jour, 15 mg chez les femmes réglées.
Chez les femmes végétariennes : 27 mg chez les femmes réglées, 14 mg chez les femmes ménopausées.
Chez les hommes : 8 mg.
Chez les hommes végétariens : 14 mg.
Les besoins sont généralement faibles mais accrus pendant les menstruations, lors de la deuxième phase de la grossesse et après l'accouchement.
Le déficit en fer s'installe très progressivement. Certains signes caractéristiques peuvent apparaître tels que la pâleur, la fatigue, l'essoufflement à l'effort, les maux de tête, les vertiges et les étourdissements.
Une perte de cheveux, la peau sèche et des ongles cassants constituent des signes reconnaissables. Un bilan sanguin viendra confirmer le diagnostic.
On observe trois types de carence :
L'organisme ne peut pas synthétiser le fer et doit le puiser dans l'alimentation. Si l'alimentation n'est pas en cause, le médecin généraliste demande un bilan complémentaire pour identifier les facteurs causant des pertes sanguines visibles ou invisibles.
Les chercheurs se penchent depuis plusieurs années sur les conséquences d'un excès en fer dans l'organisme. On sait aujourd'hui qu'un excès de fer a un effet pro-oxydant sur le corps. Au lieu de protéger les cellules, il va s'attaquer à certaines structures métaboliques.
En France, la dose limite de sécurité a été fixée à 28 mg par jour, une valeur qui diffère selon les pays. Souvent, un excès en fer est associé à une trop grande consommation de viande rouge. Il suffit alors d'en diminuer la fréquence.
La pratique courante pour prévenir ou traiter la déficience en fer réside dans la supplémentation en cure de trois mois. Celle-ci étant associée à des effets secondaires de type constipation, la supplémentation a été revue à la baisse, sur certains jours de la semaine plutôt qu'en continu, notamment chez les femmes enceintes. Les femmes recevant cette logique de supplémentation se sont avérées moins anémiées selon des études randomisées réalisées en 2018.
Une cure de compléments alimentaires en fer dure généralement 1 mois renouvelable avec 2 semaines de pause, mais la durée exacte peut varier en fonction des besoins individuels et des conseils médicaux.
La cure de fer ne devrait se faire que sous la surveillance d'un professionnel de la santé, du fait d'un excès possible et de l'interaction avec d'autres suppléments et certains médicaments. Il peut être intéressant de suivre une cure de remise à niveau en cas de déficit avéré, toujours accompagnée d'un rééquilibrage alimentaire et de la supervision d'un professionnel de la santé.
Pourquoi se supplémenter en fer ?
Pour prévenir et soigner l'anémie ferriprive, améliorer la concentration, traiter l'hyperactivité et prévenir l'intoxication au plomb.
A qui s'adresse la supplémentation en fer ?
Les premiers concernés, en cas de carence avérée, sont les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes ou allaitantes, les sportifs pour améliorer leurs performances physiques et les enfants et adolescents en période de croissance. Chez les personnes légèrement carencées, un apport supplémentaire semble être efficace pour réduire la fatigue et contribuer aux facultés intellectuelles.
Sources
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28029503/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25756711/
Êtes-vous sûr de vouloir effectuer cette action ?